Quelques conseils pour l’entourage d’une personne souffrant de toc

Il faut en premier lieu garder toujours à l’esprit que ceux qui souffrent de TOC ne peuvent pas "éviter de le faire ou de le penser ". Ceci ne signifie pas qu’ils sont faibles, sans volonté, voire paresseux. Ils ont des pensées qui les effraient et des besoins irrésistibles que vous n'avez sans doute jamais connus. Cependant, ils doivent absolument essayer de résister à leurs rituels et obsessions.

Pour cela, il leur faut agir progressivement, à leur propre rythme, s'ils ne veulent pas se décourager. Les patients sont souvent capables de cacher leurs rituels et leurs obsessions, même à ceux qui leur sont les plus proches..

Peu importe si le rituel ou l'obsession vous paraît ridicule ou bizarre, ne leur donnez pas l'impression que leurs pensées ou actions sont "folles" ou dangereuses. Ne les jugez pas.

 

Conseils de base :

1. Aidez en n'aidant pas :

La règle la plus importante à suivre pour aider un malade souffrant de TOC est de ne pas l'aider à accomplir ses rituels et ne pas apporter de réassurance aux obsessions.

En effet, un dilemme existe chez les proches : dois-je l'aider à accomplir ses rituels ou non ? Dois-je le réassurer ? Plutôt que de choisir la facilité en entrant dans les rituels ou obsessions, la famille, et le patient lui-même, doit réaliser que la seule façon d'aider la personne, est de l'aider à ne pas accomplir ses rituels.

Vous devez répondre à toutes les questions, mais ne répondez qu'une seule fois. Ensuite, dites seulement : "nous en avons déjà parlé" ou "tu connais la réponse", gentiment, mais fermement. Puis, ignorez toute demande de réassurance. Changez de sujet. Rappelez-vous : réassurer, c'est renforcer le problème.

2. Évitez les comparaisons au jour le jour.

Certains patients ont l'impression qu'ils sont revenus au point de départ si leurs symptômes sont plus forts.

En raison de l'irrégularité de l'évolution des TOC, il est important de voir l'ensemble des changements depuis le début du traitement. Comparer au jour le jour est trompeur, car cela ne reflète pas les progrès.

Le jour où le malade va plus mal, vous pouvez lui rappeler que " demain sera un autre jour pour réessayer" afin qu'il n'interprète pas sa rechute comme un échec.

Se sentir en état d'échec est autodestructeur ; cela conduit à se sentir coupable, imparfait, et crée un stress qui peut intensifier les symptômes et donner au patient le sentiment d'un moindre contrôle sur lui-même. Rappelez plutôt au malade ses progrès sur une plus longue période.

3. Accordez de l'attention aux plus petits progrès :

Les petits progrès, même s'ils vous semblent insignifiants ou insuffisants, doivent être complimentés par l'entourage, car ils représentent un grand pas en avant pour le malade.

La reconnaissance du moindre petit progrès est un outil puissant qui encourage le patient à persévérer et lui fait savoir que son travail pénible est reconnu. N'hésitez pas à complimenter.

 

Que faire face à un malade qui refuse de se soigner?

Il s'agit là d'une situation difficile qui entraîne généralement des sentiments de désespoir et de colère de la part du proche du malade.

Parfois, il n'y a pas d'autre choix que de le supporter en lui rappelant que vous êtes prêt à l'aider, que vous reconnaissez sa détresse et que les gens qui se soignent peuvent sentir mieux.

Quelquefois le malade ne cherchera pas d'aide tant qu'il n'aura pas atteint le fond du gouffre. Bien sûr, voir quelqu'un que vous aimez souffrir alors qu'il pourrait être aidé est très pénible.

En attendant, vous et les autres amis ou proches, devez obtenir le maximum d'informations sur les TOC et chercher de l'aide pour réduire votre sentiment d'impuissance.

Sachez-le bien : si le malade n'et pas motivé pour s'en sortir, vous ne pourrez pas le motiver. En d'autres termes, s'il n'y a pas volonté de s'en sortir, les thérapies ne peuvent rien (sauf, éventuellement, les médicaments, si le malade accepte de les prendre à dose suffisante et de manière réguière).

En tous cas, vous devez aussi vous dire que c'est le droit du malade de ne pas vouloir d'aide, mais vous devez aussi expliquer que vous ne pouvez l'encourager à aggraver ses problèmes, alors que vous savez que des traitements sont possibles.

 

Nous espérons que ces quelques conseils vous aideront à soutenir les personnes qui, autour de vous, souffrent de TOC. N'hésitez pas à nous poser des questions à l'aide du formulaire contenu dans la page "nous contacter" en remplissant le formulaire et en l'envoyant au responsable de l'AFTOC.

Source : d'après "Getting control : Overcomming your obsessions and compulsions" par L. Baer (1991). Traduction : Agnès LECARPENTIER